Le temps de l’accessibilité

Bonne fin d’été à tous !

De notre côté, on est de retour en force dans la recherche et on a hâte de vous partager toutes nos découvertes au cours des prochains mois.

Pour commencer en force, voici un texte d’Andrée-Anne, qui nous offre ses réflexions estivales suite à un projet créatif accessible.

À très bientôt !

Marie

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LE TEMPS DE L’ACCESSIBILITÉ

Tout est toujours une question de temps. On le sait, on est toujours à courir dans toutes les sphères de notre vie. Le temps, c’est la base de la réussite de tous les projets. Malheureusement, les budgets de production nous positionnent trop souvent dans la rapidité, la réalité est qu’on doit faire beaucoup avec peu de sous. On contracte les choses dans le temps afin de pouvoir payer au mieux les collaborateurs.

Une chose que je réalise et pour laquelle j’ai maintenant une grande conviction, c’est que rendre une représentation accessible demande du temps, intégrer les processus dès le début de la création en demande encore plus. Cela impacte directement les budgets, les équipes, les calendriers… Plusieurs éléments sont touchés par cette demande supplémentaire. On se contraint aussi à la disponibilité des membres de l’équipe et des lieux, rendant les processus encore plus fastidieux.

Le début de ce texte peut paraître décourageant à l’idée de rendre accessible son travail. Pourtant, ce n’est pas impossible, il faut cependant une bonne planification.

Il faut le prévoir dès les demandes de subventions, pour ajuster les budgets en conséquence. Il faut avertir les équipes, planifier tôt les calendriers pour réserver des périodes. Il y a des solutions qui permettent de bien réaliser ce genre de projet. Il faut les réfléchir en amont. La beauté de toute cette procédure, c’est qu’une fois que tout est organisé, on a la possibilité de le prendre ce temps.

C’est précieux de pouvoir se le permettre.

Prendre le temps de rencontrer l’équipe et s’assurer que tout le monde comprend les enjeux de l’accessibilité, les sensibiliser au projet fait partie du processus. Prendre le temps d’intégrer des personnes dans l’équipe qui nous parle de leurs besoins et voir ensemble comment nous pouvons y répondre. Prendre le temps de se comprendre si on ne parle pas la même langue, c’est beaucoup plus pertinent que de brusquer un processus sans être à l’écoute les uns des autres. Prendre le temps, c’est aussi comprendre qu’on devra négocier avec des lieux pour s’assurer de l’accessibilité et se battre pour la cause. Prendre le temps, c’est d’attendre à la fin de chaque représentation pour parler avec les spectateurs qui ne comprendront pas tous les choix et qui réclameront de revenir à du conventionnel.Prendre le temps, c’est aussi se donner le droit à ses choix esthétiques à travers une recherche accessible.

Prendre le temps, c’est aussi de faire les choses à un rythme sain.

Prendre le temps, c’est aussi s’écouter dans le processus, mais aussi apprendre, ne pas s’entêter à tout prix sur certaines convictions. Apprendre que certaines choses doivent se faire en considération de certains besoins. Accepter d’apprendre surtout et que la création en sera certainement changée et bousculée et qu’il faudra revoir des choses.

Mais lorsqu’on a le temps, le processus en ressort toujours gagnant.

Andrée-Anne

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